"J'ai attrapé le virus du RIMFIRE" par Alain Deb, à qui j'adresse un grand merci pour son autorisation de mise en ligne sur ce site

 

 

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                                                                       Le petit livre du Rimfire d’Alain DEB


J’aimerais vous raconter comment je me suis mis à pratiquer cette discipline et essayer de donner quelques conseils et informations, fruits de mes dix années d’expérience de matcheur, à ceux d’entre vous qui envisageraient de se lancer dans la compétition.
Mais avant cela, j’aimerais me livrer à un plaidoyer en faveur de cette discipline de tir sportive souvent décriée parce que mal connue en précisant des notions pas toujours très claires dans l’esprit de ses délateurs.
Défense et illustration du Rimfire
Du Rimfire comme discipline de tir sportif à part entière
Je suis toujours un peu contrarié d’entendre dire autour de moi que le Rimfire ne serait pas du « tir sportif » au sens noble du terme mais une espèce d’occupation ludique pour vieux messieurs - sous-entendu perclus de rhumatismes, les empêchant d’exercer une discipline sportive à part entière.
Ce propos a donc pour but, entre autres, de rappeler certaines notions de bases trop souvent oubliées.
Puisque l’angle d’attaque est l’activité physique, commençons par là et différencions cette notion de celle de sport.
Courir, faire du vélo, sauter, nager, jouer au ballon etc. sont des activités physiques. Pour autant, elles ne constituent pas un sport au sens où ce dernier implique une mise en concurrence et une compétition.
Je peux courir, faire du vélo, sauter, nager, jouer au ballon dans le but d’exercer mon corps à ces activités, me faire plaisir tout en me maintenant en bonne forme, sans jamais être en concurrence, entrer en compétition avec qui que ce soit.
Dire que le Rimfire ne serait pas un sport au motif que le corps n’entre pas en jeu dans les mêmes proportions que dans les autres disciplines de tir est tout bonnement un contresens puisqu’il met sur un même plan la notion d’activité physique et de sport
Effectuer un match de Rimfire implique d’entrer en concurrence, en compétition avec les autres participants dans le but d’obtenir le meilleur classement possible. Nous avons donc à faire ici à un sport dans le plus pur sens du terme et non pas à une occupation pour « gentlemen (ladies) retraité(e)s du tir sportif » quelque peu décatis.
Ce qui n’implique aucunement que le Rimfire, contrairement à certaines idées préconçues, ne nécessiterait pas une bonne condition physique et une bonne hygiène de vie.
Que ceux qui n’ont jamais fait de match de Rimfire ou participé à des 12 heures viennent donc voir s’ils seront si frais que cela à la fin d’une de ces compétitions !
N’en déplaise à ses détracteurs, le Rimfire est bel et bien une discipline sportive et mérite, puisqu’il semble encore besoin de le dire et de le répéter haut et fort, le qualificatif de « tir sportif ».
Les « critiques » mettent toujours en avant la position du tireur, assise, et le fait que son arme repose (rests en anglais) sur une table (bench en anglais toujours) avec deux supports : à l’avant un trépied et à l’arrière un coussin de sable qui réduirait ce sport à un jeu d’enfant.
Ceux qui disent cela ne s’y sont manifestement pas essayés car si tel avait été le cas, ils se seraient vite rendu compte à quel point ce sport est difficile et suppose pour se hisser au meilleur niveau des heures d’entraînement et de compétition (comme tout autre sport et toutes les autres disciplines de tir sportif - une fois de plus) !
Du Rimfire comme membre de la famille du tir de précision longue distance
Discipline de la famille du Benchrest dont il reprend les bases : tir position assise avec appuis sur table, l’objectif final à atteindre est rigoureusement le même pendant un match : compétition et recherche de la perfection dans la précision, même si dans un cas on cherche le plus petit goupement (Benchrest gros calibre) dans l’autre le score le plus élevé (Rimfire).
Cette recherche repose sur plusieurs choix délicats – du canon, de l’action, des autres composants (crosse, tuner et mid barrel tuner), de l’optique, des colliers, de la munition, des supports arrière et avant - mais aussi sur l’appréciation des conditions climatiques, la lecture des girouettes, de minutieux réglages, un solide bon sens et un non moins solide mental.
Des progrès de la technologie au service du Rimfire
Certains critiques aiment à jauger les différences de performance à l’aulne des différences de matériel des uns et des autres. Autre sujet de controverse. Le matériel du Rimfire est en constante évolution. Dans quel sport ne l’est-il pas ? Pour que le Rimfire s’envole et prenne son essor, comme il semblerait que ce soit le cas actuellement un peu partout en France, une élite disposant des meilleures conditions possibles et par conséquent du meilleur matériel possible est non seulement souhaitable mais indispensable au niveau national pour pouvoir ultérieurement affronter la concurrence internationale qui elle en dispose ou en disposera.
L’augmentation constante des scores, des performances va de paire avec ces améliorations technologiques : aciers spéciaux, crosse en matériaux composites, fibre de verre et / ou fibre de carbone, bedding en époxy ou aluminium, contrepoids finement réglables, pillar bedding en alliage léger, trépied bi-colonne avec joystick, progrès dans le domaine de l’optique, etc.
Mais la différence de matériel ne saurait en aucune espèce de manière et à elle seule expliquer les différences de performance, faut-il encore savoir tirer.
Des qualités requises pour bien tirer en Rimfire
Ce sont strictement les mêmes que pour n’importe quelle autre discipline de tir sportif.
La patience en premier lieu. On estime à environ deux ans la durée nécessaire pour passer du stade de l’initiation à celui de la récompense (de la performance ou de la plénitude, comme vous voulez) entendre par là cette période où en match les efforts consentis tant en terme d’équipements que d’entraînement vont commencer à porter leurs fruits.
A ce propos, pour qui veut se lancer dans le Rimfire, il apparaît plus que souhaitable, sauf à très vite se décourager, de se lancer dans la compétition, même si ce mot peut faire peur parfois, le plus rapidement possible. Pourquoi ? Tout simplement pour ce qui vient d’être dit : sport de recherche de la précision, il implique un compagnonnage avec ses pairs pour pouvoir progresser - par l’observation, les échanges, la confrontation.
Ne pas hésiter : le Rimfire est une discipline très ouverte, s’il en est, qui accueille au cours de ses joutes, placées sous le signe de la convivialité et de la bonne humeur, aussi bien les dames, les jeunes que les seniors, les tireurs débutants que les tireurs confirmés.
Le but du sport étant d’atteindre le centre de 25 blasons situés sur une cible à 50 m de distance à l’aide d’une lunette grossissante 20 ou 30minutes durant, le prérequis physique est de disposer d’une bonne vue (fût-elle corrigée) capable de supporter un accommodement visuel constant et très fin entre le terrain et la cible à travers un oeilleton sans encourir trop de fatigue oculaire.
Le deuxième prérequis est l’adresse. Atteindre le centre de 25 blasons à 50m en 20 ou 30 minutes suppose une habilité gestuelle et un entraînement assidu de manière à ce que la répétition des mêmes gestes dans des circonstances semblables et dans le même temps produise au final le même effet.
Mais quels gestes au juste ?
Tous ceux qui, mis bout à bout, vont assurer un alignement et une stabilité parfaite de l’arme au moment du lâcher.
Le troisième prérequis est la capacité à rester concentré et maître de soi.
Patience, persévérance, maîtrise de soi, esprit d’équipe et d’ouverture, recherche de la perfection, voilà quelques-unes des valeurs véhiculées par notre sport et pourquoi nous l’aimons et le défendons...

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